Quand google se punit sois-même
Une autopromotion et des liens sponsorisés
Le 2 janvier est paru sur le site SEO Book, spécialisé dans le référencement, un article pointant du doigt un comportement plus qu’étrange de Google. La campagne publicitaire était pour Chrome et s’appuyait sur des billets postés sur des blogs pour en faire la promotion. Chaque billet portait bien la mention de ce sponsoring, mais intégrait également des liens vers le site de téléchargement de Chrome. Circuit fermé : Google achetait donc des liens menant vers son propre produit.
Ce circuit fermé cassait en fait une règle ayant pris une grande ampleur avec la mise à jour Panda du moteur de recherche : les articles sponsorisés ne doivent en aucun cas oublier le paramètre « nofollow » pour les liens afin de ne pas créer d’autopromotion. Malheureusement pour Google, tous les articles sponsorisés fourmillaient de liens sans ce paramètre, assurant une hausse du pagerank alors même que la firme en avait interdit l’utilisation.
L’art du repentir
Et la conséquence est pour le moins radicale : une autoflagellation publique de Google. La firme a annoncé que le pagerank de la page officielle de Chrome sera supprimé pour un minimum de 60 jours. Cela signifie qu’en théorie, une recherche sur Chrome dans le moteur Google ne doit renvoyer ni le lien du site officiel ni un lien sponsorisé.
Dans la pratique, ce n’est pas aussi simple. En effet, les résultats de la recherche changent en fonction du navigateur. Sous Internet Explorer et Firefox par exemple, le lien sponsorisé est toujours présent, mais le site officiel n’apparaît jamais en première position :
Bien entendu, les sites tiers proposant le navigateur au téléchargement ne sont pas touchés.
Sous Chrome, le résultat semble aléatoire :
Il suffit de rafraîchir la page pour obtenir des résultats différents : tantôt la page officielle apparaît en tête de liste, tantôt elle disparaît. Du coup, l’annonce de Google perd de sa valeur.
Il existe une différence supplémentaire entre Chrome et les autres navigateurs : le lien sponsorisé. Vous noterez ainsi sur les captures que sous Chrome, le lien pointe vers les extensions de Chrome, tandis que sous IE et Firefox il s’agit bien du navigateur lui-même.
Google n’avait pas autorisé une telle campagne
La firme de Mountain View a tenu cependant à indiquer qu’elle n’avait jamais donné son accord à une telle campagne publicitaire. Comme beaucoup d’autres sociétés, elle avait confié la promotion de Chrome à un tiers, dans le cas présent Essence Digital.
Or, on trouve sur le profil Google+ d’Essence Digital un billet daté du 3 janvier et expliquant que Google n’a « jamais approuvé une campagne basée sur les articles sponsorisés. Ils ont seulement accepté l’achat de vidéos publicitaires. Google a toujours évité les articles sponsorisés pour promouvoir ses produits car, de leur propre avis, ces types de promotions ne sont pas transparents ou dans le meilleur intérêt des utilisateurs. »
Essence Digital s’est excusé publiquement envers Google pour s’être lancé dans ce type d’opération sans en avoir reçu l’autorisation.